Publication informative
Revenons ajourd'hui sur les informations transmises par Le Monde.
"Des documents confidentiels révèlent que l’établissement genevois a abrité les fortunes de plusieurs personnalités politiques sensibles sans toujours respecter les garde-fous antiblanchiment. Elle fait l’objet d’une enquête du gendarme suisse des banques."
Quelques rappels :
Ce que révèle l'enquête, c'est que la la banque genevoise a pu abriter les fonds d'origines douteuses de personnalités politiques pour le moins sensibles. On parle par exemple des personnalités d'anciennes républiques soviétiques et de ce qui pourrait être le fruit d'une très ancien détournement de fond. Elle a aussi pu héberger les comptes d'un ancien ministre de Poutine (cité dans plusieurs enquêtes pour des détournements massifs), ceux de la famille du dictateur azerbaïdjanais Ilham Aliev ou encore ceux de la mafia calabraise.
Des documents confidentiels obtenus par les journalistes confirment que l’établissement est dans le viseur de la Finma depuis plus de trois ans, suite à ce qui aurait du être un contrôle de routine suite au rachat de Reyl par le groupe bancaire italien Intesa Sanpaolo.
Les inspecteurs semblent avoir trouvé chez Reyl des dossiers KYC obsolètes, lacunaires. Les revues périodiques accumulent les retards (pour 1400 dossiers, le dernier examens date de plus de ans). De la même manière, les adverse médias sont balayés, et les recommandations et avis du service conformité ne sont pas écoutées. L'intérêt commercial semble en fait, primer sur la prudence.
Des manquements d'autant plus graves qu'un tiers de ses clients est classé "haut risque" par la loi helvétique, qui saute aux yeux dans certaines affaires emblématiques. Ainsi, toujours selon le journal, " en 2013, Reyl a accepté près de 7 millions d’euros en cash de la part d’un comptable italien nommé Flavio Forti. Le département conformité de la banque s’est à l’époque contenté d’un simple « ok » par e-mail pour valider les dépôts d’espèces prétendument issues d’un héritage, sans jamais adresser de déclaration de soupçon aux autorités suisses. Or la justice italienne a établi, plusieurs années après, que ce compte avait permis à Flavio Forti de blanchir des fonds frauduleux de la famille Abossida, un clan mafieux du nord de l’Italie proche de la ’Ndrangheta, la puissante organisation criminelle calabraise."
En janvier 2024, sous la pression de la Finma, la banque "consent à clôturer dans l’année les quelque 300 comptes existants ayant une « connexion » avec la Russie, lesquels contiennent l’équivalent d’un peu moins de 1 milliard d’euros".
A noter : Reyl a porté plainte contre X pour non-respect du secret bancaire.